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![]() ![]() ![]() Les miroirs italiens : les cadres (article du 15 novembre 2001), Le miroir tenait une grande place dans la décoration d'intérieure. Outre l'agrément esthétique qu'il offrait au regard, il suppléait en partie aux défaillances de l'éclairage. La lumière provenant, hormis les soirs de réceptions où bougies et lampes à huile étaient allumées, presque uniquement du feu de cheminée, la glace reflétait et démultipliait la moindre lueur. Venise élabora plus de six catégories différentes : les miroirs architecturés du seizième siècle dont la fabrication perdure jusqu'au début du siècle suivant. Les miroirs à fronton à la fin du dix-septième siècle dont la bordure est en glaces taillées généralement de couleur bleue. Le type caractéristique du dix-huitième siècle est le miroir étamé, gravé à l'acide fluorhydrique et au diamant, encadré de moulures de bois doré et sculpté. A la fin du siècle des changements interviennent : le bois sculpté et doré est de moins en moins utilisé au profit de glaces gravées, décorées de verre filé et de fleurs de verre. Autre type de miroirs, la glace de cheminée occupe une place de choix dans l'ameublement. Elle reste très italienne en adoptant, de préférence au style français, une forme élancée, divisée en trois panneaux verticaux. Ce type est élaboré vers 1750. De même, les miroirs placés derrière les bras de lumière imitaient une composition plus ancienne de verre filé et de bois doré et sculpté ; autre alternative : les glaces étaient serties de faïence de Bassano, de La Nove ou de Capo di Monte. Enfin, au dix-huitième siècle, on trouve aussi des miroirs laqués. Naples utilisa plutôt des cadres de corail, assorti parfois à de la nacre. Au dix-neuvième siècle, les styles anciens revinrent à la mode tandis que parallèlement la campagne d'Egypte et les Bonaparte imposèrent le style empire. Il est à noter que les cadres de miroirs n'étaient pas le travail, à proprement parlé, des ébénistes, mais étaient plutôt réservés à la corporation des intagliadori (sculpteurs). Ceux-ci utilisaient les essences de bois locales, notamment le noyer, particulièrement abondant en Italie. Certains ornemanistes se sont particulièrement investis dans la recherche de décor spécifique au miroir. Ainsi Frederic Zuccano (1536-1602) dessine des bustes de femmes et de guirlandes de fruits ; Bernardo Castellux (Rome, vers 1650), quant à lui base ses compositions autour de motifs de bustes ailés, d'amours et aussi de guirlandes de fruits. En 1753, Angelo Rossi , Florence, 1753, prévoit pour une glace de cheminée de draperies, de personnages, d'armures et de volutes. Piranèse(1720-1778) imagine des glaces de cheminée dans le goût néoclassique. |
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